BMW fête ses 100 ans et montre sa vision pour les 100 prochaines, qui a été relayée avec pas mal d’enthousiasme par les médias technophiles. L’entreprise a travaillé sur un scénario attractif (« a scenario people would engage with »), avec comme idée de base que le temps sera devenu une denrée encore plus rare qu’aujourd’hui. Et alors que le coût de la congestion était estimé à 1.2 mia CHF (OFROU, valeur 2009), la vision de BMW a bien une forme de voiture. Bien sûr ce n’est pas n’importe quelle voiture, mais un bijou d’autonomie, d’aérodynamisme et de confort pour ses passagers, qui reliera « tous les secteurs de la vie de tous les jours ».

Cette lecture m’a bien sûr interpellée pour plusieurs raisons, et le dilemme éthique lié à l’autonomie n’est que la moindre. L’inefficacité de la voiture en termes de consommation d’espace urbain, d’accidentologie, de pollution ou de consommation de ressources est certaine, mais on continue d’adhérer à un scénario futur où elle garde le premier rôle. Et c’est peut-être là que le bât blesse: ce fameux scénario est justement attractif / imaginaire / rêvé, et bien loin des préoccupations de la crise environnementale planétaire à laquelle nous faisons face, du besoin impératif de trouver des solutions efficientes de mobilité quotidienne justement pour connecter les secteurs de vie sans s’asphyxier, ou à la précarisation des classes sociales moyennes et basses qui leur interdiront certainement l’accès au luxe de ce moyen de transport haut de gamme.

Design | BMW Celebrates Its Centennial With AI-Powered Autonomous “Vision Next 100” Concept

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